UNE COURSE DE CHARS DANS LE CIRQUE. Les chars à deux roues, attelés de 4 chevaux — les quadriges — doivent parcourir 7 fois la piste ovale ou « spina » dont les extrémités sont marquées par des bornes dangereuses à contourner à grande vitesse. Sur la gravure, un char a heurté une des bornes et s’est renversé. Chaque attelage avait sa couleur: rouge, bleue, blanche, etc... et faisait l’objet de paris de la part des spectateurs. Les chars pouvaient être attelés de 4, 6 et même 10 chevaux. Sur la piste relativement étroite, les conducteurs — ou auriges — risquent leur vie et il y avait peu de courses sans victimes. Les combats de gladiateurs passionnaient le public. La gravure montre deux gladiateurs, à gauche un rétiaire (casque à visière, épée, bouclier, bras droit et Iambe gauche cuirassés) à droite, un mirmillon (filet et trident). Les gladiateurs étaient soit des criminels, soit des prisonniers de guerre réduits en servitude, soit des engagés volontaires. Après la mort de Néron, il y en avait au moins deux mille. « Le spectacle débutait par un défilé à travers l’arène. Les gladiateurs saluaient l’empereur par ces mots : « Adieu, César empereur, ceux qui vont mourir te saluent ». On commençait par un combat simulé. Puis le son lugubre des trompes annonçait le combat avec les armes tranchantes et une lutte sérieuse s’engageait au bruit des trompettes, des cors, des fifres et des flûtes. Les « rétiaires », très agiles, à demi-nus, munis seulement d’un filet, d’un trident et d’un poignard, s’avançaient isolément ou en groupe. Tantôt poursuivis par les « secutores » qui étaient armés d’un casque à visière, d’un bouclier et d’une épée, tantôt voltigeant eux- mêmes, comme un essaim, autour des «mirmillons» pesamment armés qui les attendaient accroupis et la visière baissée; ils cherchaient à les envelopper de leur filet pour les frapper ensuite... L’un des deux champions était-il vaincu en combat singulier, le président des jeux laissait aux spectateurs le soin de décider s’il fallait le tuer. Le gladiateur blessé levait un doigt pour demander grâce. Si les spectateurs la lui accordaient ils agitaient leurs mouchoirs ; le pouce tourné en bas était, au contraire, un arrêt de mort. Les poltrons excitaient la colère de la multitude et pour eux on était sans pitié. On les poussait au combat avec des fouets et des fers rouges ; et des gradins partaient des insultes et des menaces, des cris de mort à leur adresse. Les cadavres étaient emportés par des hommes revêtus du costume de Mercure, dieu des enfers. D’autres vérifiaient avec des fers rouges si la mort n’était pas feinte. Dans la chambre mortuaire, on achevait ceux à qui il restait un souffle de vie. » FRIEDLANDER. Les moeurs romaines d’Auguste aux Antonins. (Trad. Vogel; Paris, Reinwald, 1867).